La “démocratie à l’Indonésienne ”: bilan critique d’une transition qui n ’en finit pas de commencer

Par Romain Bertrand
Français

Depuis la chute du Président Suharto en mai 1998, l’Indonésie a connu une évolution paradoxale. D’une part, on constate une réelle libéralisation politique, qui se traduit notamment par un retour au multipartisme concurrentiel, consacré par le scrutin du 7 juin 1999. Mais d’autre part, la déliquescence de l’appareil d’État et la non-subordination du pouvoir militaire au pouvoir civil ne laissent pas d’inquiéter. Certes, l’accession de Megawati Sukarnoputri à la tête de l’État le 23 juillet dernier, après qu’Abdurrahman Wahid a été démis de ses fonctions par le Parlement, s’est effectuée dans un calme remarquable (quoique la légalité constitutionnelle de la procédure ne soit pas évidente). Mais l’arrivée au pouvoir d’un front ultranationaliste associant le PDI-P et l’armée de terre n’est pas le gage d’une décrue de la violence dans l’archipel, bien au contraire. Déjà, à Aceh et en Papouasie Occidentale, les opérations menées à l’encontre des mouvances séparatistes autorisent le redéploiement territorial de l’appareil militaire.

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