Derrière la multiplication apparemment chaotique des groupes religieux dans les sociétés dites post-industrielles, se profile une orthodoxie oscillant entre la « quête de soi » et « l’ouverture au Tout », l’individuo-globalisme, qui s’accompagne d’une mystique exprimée dans un langage quasi-scientifique sous certains aspects et néo-traditionnel sous d’autres, qui se dénomme spiritualité plutôt que religion, et qui s’appuie sur le culte de l’énergie, objet paradoxal à la fois naturel et surnaturel, personnel et impersonnel, bref individuel et global. Cette orthodoxie, idéologie des ONG confessionnelles et culture régulatrice du champ religieux mondial, déborde aujourd’hui les frontières strictement religieuses, dans la santé, le sport, le tourisme, l’alimentation, l’économie et la politique.