Les lois de Duverger au microscope. L'apport des expérimentations de laboratoire à l'étude des effets psychologiques des modes de scrutin

Dossier : Maurice Duverger
Par Bernard Dolez, Annie Laurent
Français

Résumé

Si l’étude des effets des modes de scrutin est antérieure à Maurice Duverger, le mérite lui revient d’en avoir systématisé l’analyse et d’avoir distingué les « effets mécaniques » (la conversion des voix en sièges par le système électoral) et les « effets psychologiques » des modes de scrutin, c’est-à-dire la propension des électeurs à anticiper les effets mécaniques de la règle électorale et à ajuster leur comportement aux chances de succès des différents partis en compétition, pour maximiser l’utilité de leur vote. Selon Duverger, le scrutin uninominal a un tour favorise le vote stratégique, en revanche il estime que ni la représentation proportionnelle, ni même le scrutin à deux tours n’incitent les électeurs à déserter leur parti préféré et à voter stratégiquement. Ces hypothèses ont été empiriquement testées par des expériences de laboratoire naguère cantonnées aux sciences dures, et qui désormais ne sont plus étrangères aux sciences sociales, ni même à la science politique. La première partie de cette contribution est consacrée à la présentation du protocole expérimental. La seconde partie détaille les résultats de ces expérimentations tandis que la conclusion rend compte, à partir des expérimentations menées, des vertus plus générales de la démarche expérimentale pour comprendre les effets psychologiques des modes de scrutin.

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