Contestation et patronage : intersections et interactions au microscope
Résumé
Revisitant des observations ethnographiques antérieures et s’appuyant sur des recherches qualitatives actuelles sur les pauvres et la politique, cet article montre que la politique de patronage routinière et l’action collective non-routinière ne devraient pas être considérées comme des phénomènes politiques qui s’opposent et entrent en conflit, mais plutôt comme des processus dynaniques qui entretiennent entre eux une relation d’interaction. A travers une série d’études de cas menées dans l’Argentine contemporaine, cet article examine quatre situations dans lesquels patronage et action collective se rencontrent et interagissent : la rupture de réseaux, la certification du patron, le soutien clandestin, et la réaction aux menaces. Ces quatre scénarios démontrent que patronage et politique contestataire ne constituent pas deux sphères d’action opposées ou deux formes de sociabilité, mais peuvent être imbriquées l’une dans l’autre. Qu’il connaisse des dysfonctionnement ou qu’il marche bien, le clientélisme peut être aux origines de l’action collective.