Cet article examine les changements dans les répertoires d’action collective des mouvements sociaux au Brésil, qui sont motivés par les transformations (contradictoires) du contexte brésilien actuel. L’objectif est de comprendre les dilemmes stratégiques associés à l’insertion institutionnelle de ces mouvements, phénomène récurrent depuis les années 1990, et de mettre ce débat en relation avec celui qui porte sur les implications de la persistance du clientélisme et des relations personnalisées comme mode d’accès à l’Etat et aux politiques publiques. Les mouvements sociaux construisent leurs projets et leurs choix stratégiques en fonction de ces configurations contradictoires et ambivalentes -ancrées dans le tissu politique et culturel- conférant ainsi de nouvelles significations à la difficile construction de la démocratie brésilienne.