Les concessions routières au Chili. Un changement sélectif

Dossier : Amérique latine : les réformes de marché en question
Par Sabah Zrari
Français

Résumé

Après la privatisation des entreprises publiques engagée durant la décennie 1980 dans la plupart des pays à économie de marché, ce sont les équipements publics tels que les routes, les établissements scolaires, hospitaliers ou pénitenciers dont le financement, la construction, la rénovation et/ou la gestion ont été confiés à des opérateurs privés au travers des partenariats public-privé (PPP). Comment interpréter ce phénomène? Dans quelle mesure reflète-t-il une évolution du rôle de l’Etat et comment se positionne-t-il par rapport au paradigme néolibéral ? Cet article propose des éléments de réponse à partir d’un cas d’étude: la politique publique des concessions routières au Chili, étudiée dans une perspective historique (de 1835, date de la première loi sur les concessions, à 2010). Le cadre théorique s’appuie sur le concept de path dependence et la littérature néo-institutionnaliste, complétée par des réflexions inspirées des travaux de Michel foucault sur la biopolitique. Cet article soutient que, davantage qu’une évolution du rôle de l’Etat, les PPP sont de nouveaux instruments utilisés par l’Etat pour exercer son rôle traditionnel: établir les conditions nécessaires au développement du pays.

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