Les troubles du langage sociologique dans la comparaison internationale : le cas des médias des mouvements sociaux au Chiapas et en Palestine

Dossier  : Mettre en mots la comparaison  : analyse de pratiques
Par Benjamin Ferron
Français

Résumé

L’article met en évidence quelques-uns des enjeux et contraintes scientifiques d’écriture d’une comparaison internationale. La comparaison porte sur les stratégies médiatiques de réseaux militants transnationaux en Israël-Palestine (réseau anti-occupation), et au Mexique (réseau néozapatiste). Le premier problème est de distinguer des niveaux d’écriture dans la comparaison. Les journalistes, militants ou intellectuels de ces mouvements, qui produisent des « contre-informations » et des « médias alternatifs », utilisent un champ lexical polémique et des procédés rhétoriques par lesquels ils se marquent et se démarquent politiquement. L’analyse comparée implique donc un travail de déconstruction et de positionnement sémantique du chercheur, qui engage tout le processus d’écriture. Le deuxième problème consiste à articuler les niveaux de comparaison dans le processus d’écriture. Les deux cas sont en effet hétérogènes et en partie interdépendants. Il s’agit donc à la fois de conserver la singularité des cas, de monter en généralité en les comparant, et de déterminer les effets de cette interdépendance. Cette difficulté se retrouve dans la phase de problématisation, la construction du plan et l’écriture finale.

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