Cet article propose une critique du choix du cadre national comme cadre privilégié d’étude de l’action publique comparée. Il plaide pour le développement d’une méthodologie comparative fondée sur l’analyse de l’inscription dans des échelles d’action sociale des mécanismes sociaux et politiques qui constituent l’action publique. En premier lieu, la critique de l’ancrage national de l’analyse de l’action publique porte sur les causes de la naturalisation du cadre national dans la comparaison en sciences sociales, et spécialement dans le domaine de l’analyse de l’action publique. L’analyse montre quelles sont les limites du cadre national pour la comparaison. En deuxième lieu, sur la base de la définition des mécanismes clés de l’action publique, sont exposés les principes d’une méthodologie scalaire de comparaison des systèmes d’action publique. Enfin, dans une troisième et dernière partie, une analyse des transformations récentes de l’action publique, notamment celles qui découlent de la mondialisation, montre quelle est l’importance des comparaisons infranationales pour la méthode scalaire de comparaison.