Qui est légitime pour représenter les intérêts de la population ? Luttes urbaines et institutions participatives en France et en Espagne

Par Héloïse Nez
Français

En France comme en Espagne, des mouvements sociaux urbains émergent dans les années 1960-1970 pour revendiquer de meilleures conditions de vie et le droit de participer à l’élaboration des politiques publiques. Dans un contexte renouvelé, marqué par une crise de la représentation politique, les associations de quartier héritières de ces mouvements contestataires deviennent, depuis les années 1990, des partenaires des pouvoirs publics. À partir d’une enquête menée pendant trois ans à Paris et Cordoue, cet article interroge la conception de l’intérêt général et de la représentativité dont se réclament ces associations, qui sont passées de la contestation à la négociation tout en continuant à protester en marge des actions publiques. Nous montrons comment ces acteurs justifient leur revendication à parler au nom de la population, en développant une capacité d’expertise sur l’urbanisme, et défendent leur rôle de représentants officiels des intérêts de la population face à l’irruption de nouveaux publics au sein de dispositifs participatifs destinés aux citoyens « ordinaires ». L’analyse des tensions entre citoyens organisés et non organisés au sein de ces instances se focalise sur la remise en cause, au nom de « l’intérêt général », de la qualité et du pluralisme de la représentation des associations.

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