La Turquie en Asie centrale : acteurs privés et étatique dans le développement d'une influence islamique turque dans les républiques post-soviétiques
La fin de l’URSS en 1991 a permis l’émergence de nouvelles républiques en Asie centrale. Proches de la Turquie culturellement et religieusement, ces nouveaux États ont été mis par Ankara au centre d’une ambitieuse politique de rapprochement de façon à constituer pour la Turquie une sphère d’influence fondée sur la turcophonie. Paradoxalement, pour un pays souvent érigé en modèle de laïcité pour le monde musulman, c’est la coopération islamique qui a été la plus performante dans cette politique turque. En effet, une convergence naturelle entre la politique de l’État turc, via son organisme officiel, la Diyanet, et les initiatives prises par nombre d’organismes privés, dont la nébuleuse de Fethullah Gülen, a permis à la Turquie de compter parmi les pays qui ont le plus influencé le nouvel islam d’Asie centrale. Difficile à mesure avec exactitude, cette influence est toutefois visible, ne serait-ce que par le nombre de nouvelles élites islamiques centrasiatiques formées en Turquie ou sur place grâce à des programmes turcs.