Les députés européens baltes et les débats mémoriels, entre stratégie politique et engagement personnel (2004-2009)

Dossier : Après-guerre : mémoire versus réconciliation
Par Philippe Perchoc
Français

Avec l’élargissement de l’Union européenne en 2004 à 10 nouveaux États membres dont 8 ont connu des régimes communistes, les institutions européennes sont devenues le lieu d’un débat sur les interprétations européennes du passé. Au Parlement européen, ces débats ont remis en cause le consensus précédent sur une Europe bâtie sur la lutte commune contre le nazisme en questionnant la place des crimes du Stalinisme dans ce schéma. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ayant été victimes d’occupations par l’URSS et l’Allemagne nazie, les députés européens de ces trois pays se sont montrés très sensibles à ces questions. L’analyse de leur activité entre 2004 et 2009 montre que ces débats n’ont pas été un instrument spécifique de positionnement au sein de l’assemblée de la part de nouvelles délégations modestes en tailles. Néanmoins, les députés baltes ont été très actifs. Cela peut s’expliquer par l’importance de ces questions dans la politique intérieure de leurs États et dans les relations de ceux-ci avec la Russie, comme cela apparaît bien dans leurs interventions. Pourtant il apparaît aussi que ces interventions ne relèvent pas seulement d’une stratégie politique, mais aussi d’une volonté de témoignage personnel et de fidélité à une histoire familiale.

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