La diffusion transnationale de la catégorie de « Juste parmi les Nations ». (Re)penser l’articulation entre diffusion des droits de l’homme et globalisation de la mémoire

Dossier : Après-guerre : mémoire versus réconciliation
Par Sarah Gensburger
Français

Depuis le début des années 2000, la « mémoire » est devenue un outil des politiques de développement des Droits de l’homme, dans des pays en sortie conflit comme dans des démocraties anciennes, à l’échelle transnationale comme au sein de cadres nationaux. Cette évolution est régulièrement interprétée comme le signe d’une mémoire globalisée, cette « cosmopolitan memory » – portée d’abord et avant tout par le souvenir de l’Holocauste – et vecteur de diffusion des droits de l’homme. La globalisation de la mémoire des « Justes parmi les Nations » et de leur constitution en figures humanitaires exemplaires fournit l’occasion de questionner, empiriquement, ce lien apparent entre mémoire et droits de l’homme pour cerner, en amont comme en aval, ce qui est susceptible de se jouer d’autres que le «global» et «l’humanitaire» dans ces politiques dites de «la mémoire». Ce faisant, cet article croise approche néo-institutionnaliste et approche discursive des politiques publiques pour revisiter l’articulation entre dimensions stratégique, cognitive et institutionnelle au cœur des processus mémoriels.

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