Vers une ethnographie comparée des émotions : des victimes du Distilbène aux victimes des pesticides

Dossier : Ethnographie politique et comparative des émotions
Par Coline Salaris
Français

Longtemps délaissée ou décriée par les sciences sociales, l’étude des émotions connaît un regain d’intérêt ces dernières années, notamment dans la sociologie des mobilisations. La normalisation progressive de cet objet de recherche ne va cependant pas sans poser un certain nombre de questions – voire de « tourments » – pour l’enquêteur impliqué dans une recherche de ce type. Cela est d’autant plus vrai dans le cadre d’enquêtes ethnographiques où le chercheur se trouve directement engagé auprès de ses enquêtés et donc confronté à leurs affects et émotions. Pourtant, la combinaison d’une approche ethnographique et comparative dans le travail de recherche sur les émotions propose de nombreuses perspectives scientifiques. Ces méthodes permettent de saisir au mieux les états affectifs qui s’exercent et se manifestent empiriquement. Du fait, malgré les nombreuses difficultés méthodologiques de ce type d’enquêtes, l’approche comparative et l’investissement sur plusieurs terrains facilitent le travail de distanciation du chercheur. En s’appuyant sur l’expérience d’une enquête sur deux mobilisations émotionnelles – les mobilisations de victimes du Distilbène et les agriculteurs victimes des pesticides – cet article méthodologique se propose de présenter les apports de l’ethnographie comparée des émotions pour la sociologie et la science politique.

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