Ethnographie comparée du risque émotionnel au travail. Une tâche aveugle de l’agenda politique

Dossier : Ethnographie politique et comparative des émotions
Par Thomas Bonnet
Français

En s’appuyant sur une enquête menée dans les pompes funèbres, à l’hôpital et dans la police, l’article propose de traiter de l’étude sociologique des émotions au travail et de leur dimension politique. D’un côté, il souligne donc les apports méthodologiques de l’ethnographie comparée. L’article plaide en faveur de cette méthodologie combinée en cherchant à montrer la finesse qu’elle permet par l’usage de l’observation et des entretiens en mobilisant divers milieux professionnels. D’un autre côté, l’article vise à comprendre comment les émotions au travail (surtout ce que nous avons appelé le « risque émotionnel ») sont traitées politiquement. Le risque émotionnel peut apparaître souvent comme un risque invisibilisé, car normalisé. Il constitue un enjeu important pour les conditions de travail et leur négociation, mais il est délicat à mettre en avant. Il est souvent expliqué et légitimé par la culture professionnelle, plus ou moins nié par les logiques gestionnaires et relativement oublié de l’action syndicale. Par conséquent, il s’extrait peu ou pas du champ local et n’acquiert donc pas une dimension politique plus large, alors même que l’on observe un intérêt croissant des politiques publiques pour les questions de bien-être au travail.

Voir l'article sur Cairn.info