Écrire à l’image de son institution. Les rapports de la Cour des comptes et du Conseil économique, social et environnemental

Dossier : Pour une sociologie des rapports publics. Effets symboliques et configurations d’écriture des outils d’aide à la décision
Par Thomas Lépinay
Français

L’article montre le travail institutionnel au fondement de la vie des rapports publics, depuis leur production jusqu’à leur réception. Il prend pour exemples les rapports du Conseil économique, social et environnemental et de la Cour des comptes. Avec une approche fondée sur la sociologie des institutions, la comparaison révèle deux différents styles de rapports, soit deux types d’identités institutionnelles : la Cour des comptes se présente comme une organisation bureaucratique de hauts fonctionnaires, tandis que le CESE se donne à voir comme un parlement de la société civile organisée. En second lieu, les deux institutions, qui n’ont pas de pouvoir coercitif et qui subissent des critiques sur leur inefficacité ou leurs partis pris, doivent donner un sens à leurs rapports, orienter la réception de leurs différents publics, et convaincre de l’utilité de leur travail. En outre, elles doivent montrer que leurs constats et recommandations sont légitimes. L’article s’arrête enfin sur les luttes au sein des institutions et sur les contraintes qui pèsent sur les acteurs dans la définition de leur rôle. Ceux-ci s’accordent sur un nombre relativement limité de pratiques acceptables. Les règles et l’identité institutionnelles contribuent ainsi à orienter la forme, le style d’écriture, le cadrage et, ce faisant, le contenu des rapports.

Voir l'article sur Cairn.info