Sortir de la lutte armée : dissonances cognitives et contradictions normatives. Le cas du PKK

Par Caroline Guibet Lafaye
Français

Alors que l’engagement dans les organisations terroristes et les mouvements sociaux a suscité une littérature pléthorique, peu de travaux existent sur la sortie de ces deux types de collectifs. Pour saisir la pluralité des facteurs intervenant dans ces processus, nous nous sommes appuyés sur une enquête de sociologie empirique menée auprès de 64 militant.e.s du Partiya Karkerên Kurdistan (PKK). En effet, ce parti a connu une importante vague de départs de la guérilla au début des années 2000. L’étude microsociologique des trajectoires de désengagement conduit à nuancer le rôle de l’idéologie mis en avant par l’analyse méso-sociologique comme facteur explicatif des sorties de la violence. Elle est en outre utile pour mettre en évidence l’effet de la synergie entre facteurs méso (tels que les dysfonctionnements organisationnels) et facteurs micro (raisons personnelles, dissonances cognitives induites par l’identification de contradiction avec les valeurs qui motivent l’enrôlement et la réalité de la vie au sein de la guérilla) pour justifier la sortie de la clandestinité.

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