« Sex, lies and videotapes »: violence politique au féminin et déni d’individualité au Pakistan

Dossier
Par Amélie Blom
Français

À partir du cas d’une étudiante en médecine arrêtée alors qu’elle s’apprêtait à commettre un attentat suicide au nom de l’État Islamique à Lahore, au Pakistan, en avril 2017, cet article explore les formes d’individualisation, d’individuation et de désindividuation à l’oeuvre dans le militantisme violent. Aux démarches qui visent à établir les finalités des djihadistes se substitue toutefois ici un décentrement du questionnement vers cette opération de jugement que constitue le processus d’attribution (et non d’identification) des motivations de l’engagement à haut risque. Quelles institutions, dans quels contextes et à partir de quelles conceptions de l’individu qualifient la motivation des militant·e·s djihadistes au Pakistan ? Et comment ces derniers/dernières réagissent, voire résistent, à l’imposition du sens donné à leur action ? L’étude d’une « vidéo-confession » et d’une interview télévisée de l’aspirante mujahida permet d’explorer la tension entre le déni d’agentivité que lui imposent les autorités étatiques et leurs relais médiatiques, d’une part, et le souci constant d’affirmer son individualité que leur oppose la jeune militante, voire même de se réapproprier la singularité qui lui est refusée.

  • attribution de motivations
  • sociologie de l’engagement
  • « radicalisation » djihadiste
  • individualisation/individuation
  • genre et violence
  • Pakistan
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