L’Algérie française, 1830-1962

Par Sung Eun Choi
Français

Cet article met en lumière les caractéristiques qui distinguent l’histoire de l’Algérie française de celle des autres colonies françaises ainsi que des autres sociétés de colons européennes. Les faits sont bien connus de beaucoup : l’Algérie était un département français depuis 1848 et représentait la plus grande société de colons en Afrique du Nord française. Les éléments les plus importants qui ancrent l’histoire coloniale de peuplement de l’Algérie sont l’expropriation des terres et les lois qui ont accordé des droits de propriété aux colons européens. Cet article évalue le binarisme de la société algérienne française, dans laquelle la division nette entre les droits des colons et ceux des populations musulmanes se manifestait à chaque tournant, que ce soit dans la répartition des terres ou dans l’exercice des droits politiques. L’argument en faveur du binarisme dans la société algérienne française peut sembler excessivement rigide ou simpliste, mais l’auteur suggère que des lois telles que le Sénatus-consulte de 1865, qui accordait des droits limités aux musulmans, ont encore accentué la séparation entre les communautés européenne et musulmane en obligeant les propriétaires musulmans à enregistrer leurs terres, rendant ainsi ces dernières éligibles à la vente aux colons, tout en encourageant la communauté de colons à faire pression pour un renforcement plus marqué de la distinction entre les droits français et les droits « indigènes ». Pour chaque loi qui semblait, en principe, élargir les droits des musulmans, on constate que la logique du marché étendait toujours plus son emprise sur la société algérienne, au détriment des colonisés.

  • Algérie française
  • colonialisme de peuplement
  • terres
  • Sénatus-consulte
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