Becoming Anti-Zionist: A Feminist shaking off of Settler Colonial Violence
Devenir antisioniste : une féministe qui se libère de la violence coloniale des colons
Les récits d’antisionistes juifs israéliens au cours des deux dernières décennies montrent que s’engager dans les marges politiques de l’antisionisme implique un processus radical et révolutionnaire de (trans)formation de la conscience. Ce qui rend l’antisionisme radical, c’est sa compréhension de la violence étatique israélienne comme étant structurelle au sionisme politique. L’antisionisme considère donc le sionisme politique comme la racine de la violence en Palestine, en tant que colonialisme de peuplement. Cet article contribue aux études importantes sur l’activisme politique antisioniste en explorant comment des Juifs israéliens adoptent l’antisionisme à travers la lecture des théories féministes radicales. En analysant les subjectivités de colons ayant rompu avec le sionisme durant la décennie qui a suivi la deuxième Intifada palestinienne, l’article dialogue avec les travaux de Sara Ahmed sur le devenir féministe pour examiner les processus (trans)formatifs du désengagement du sionisme et de l’engagement dans l’antisionisme. L’article montre que, pour une petite minorité d’antisionistes juifs israéliens, la deuxième Intifada palestinienne – et la possibilité de rejoindre les Palestiniens dans leur lutte contre la violence coloniale de peuplement – a été un événement qui a permis de rendre la vie supportable en se libérant de la violence coloniale incarnée. Théoriser la figure du colon à partir de (dés)orientations précises ne relève donc pas uniquement d’un engagement académique ; il s’agit également d’un cheminement politique et d’une exigence morale visant à développer une compréhension critique et radicale de l’historicité de ma propre construction sociale, en tant que sujet issu dès l’origine d’un système colonial de peuplement.
- Antisionime
- colon
- féminisme radical
- Palestine
- Intifada